Exposition de Renata Andrade
Participation de Andrex Almeida
Scénographie de Emilie Delanne
Réalisation Maracujá
Que se passe-t-il quand le temps ne passe pas ?
Le temps n'est pas un long fleuve tranquille, les heures ne suivent pas leur cours. Parfois il s'accélère, parfois il ralentit et parfois il s'arrête. Le temps d'un baiser, le temps d'une inattention, le temps de mourir. C'est ce défi d'un temps incontinu, d'un temps ilinéaire que l'artiste Renata Andrade a choisi comme thème pour cette nouvelle exposition. Le temps, les temps... Ceux qui passent, ceux qui reviennent, ceux qui changent et ceux qui sont durs. Le temps est venu, lui a-t-on dit. Mais par où s'est-il infiltré ? Dans cette exposition, l'artiste brésilienne joue avec ces concepts d'intemporalité...Fortement inspirée par la pensée de Bachelard, l'artiste interroge aussi la permanence, la fixité de l’œuvre artistique. Une année exactement après le décès de son mentor, Walter Portella, elle invite le grand acteur et metteur en scène de São Paulo à remonter le temps par les gestes et par la pensée. Il est invité à s'installer ainsi sur les murs de la salle d'exposition aux côtés de l'actrice rayonnante de jeunesse. Gaston Bachelard nous parle d'un « temps pensé plus aérien, plus libre, plus facilement rompu et repris ». Un temps décousu en somme. Et quoi de mieux que la vidéo pour interroger cette nature irrationnelle. Dans une nouvelle production originale, Renata Andrade manipule les codes temporels en soumettant son visage aux affres du temps, maltraitant années, minutes et secondes. La trace du passage, la marque laissée s'invite aussi à travers une installation en lien avec sa performance. Les objets abandonnés en position d'utilisation témoignant de l'action passée. Et si cette permanence du souvenir était le véritable voyage temporel, et si notre intellect pouvait déjà tordre le cou du temps, et si nous étions tous des voyageurs du futur ?