C’est un geste ancestral, le mouvement délicat de l’aiguille qui circule, s’enroule, se faufile. La concentration de la couturière à l’ouvrage.
Installée en vitrine d’une rue passante, à l’interface des espaces publics et privés, Renata Andrade dénonce les violences faites aux femmes en tissant sur sa propre peau les discours dégradants que subissent les femmes au quotidien. Que ce soit dans la rue ou dans l’intimité de leur foyer, les femmes, dès leur plus jeune âge, sont la cible de propos sexistes qui s’impriment dans leur peau et les marquent au fer rouge.
Mannequin de chair et d’os agissant dans la vitrine de cet ancien magasin de lingerie fine, l’artiste met aussi en lumière le lien entre l’objectification du corps des femmes, couramment utilisé comme outil de promotion, et ses conséquences en terme de violences sociales.
En reprenant la couture, cette activité si intimement liée au genre féminin, elle s’inscrit dans la lignée des artistes-femmes s’appropriant les éléments symboliques du féminin pour en contester la pertinence.