Performances

Cousu de fil rouge

C’est un geste ancestral, le mouvement délicat de l’aiguille qui circule, s’enroule, se faufile. La concentration de la couturière à l’ouvrage.
Installée en vitrine d’une rue passante, à l’interface des espaces publics et privés, Renata Andrade dénonce les violences faites aux femmes en tissant sur sa propre peau les discours dégradants que subissent les femmes au quotidien. Que ce soit dans la rue ou dans l’intimité de leur foyer, les femmes, dès leur plus jeune âge, sont la cible de propos sexistes qui s’impriment dans leur peau et les marquent au fer rouge.

Mannequin de chair et d’os agissant dans la vitrine de cet ancien magasin de lingerie fine, l’artiste met aussi en lumière le lien entre l’objectification du corps des femmes, couramment utilisé comme outil de promotion, et ses conséquences en terme de violences sociales.

En reprenant la couture, cette activité si intimement liée au genre féminin, elle s’inscrit dans la lignée des artistes-femmes s’appropriant les éléments symboliques du féminin pour en contester la pertinence.

Déclaration d'Amour

A quel moment un motif de fierté nationale devient un objet d’isolement ? « Déclaration d’amour » questionne l’intégration dans une dialectique simple : peut-on vivre dans un pays et ne pas aimer un des éléments constitutif de son identité ? Cette œuvre fait écho aux travaux de Levy-Strauss et Bettini qui questionnent la construction de l’identité dans sa forme xénophobe : comment être « moi » sans rejeter « l’autre » ? Dans Tristes tropiques, Levy-Strauss met ainsi sur le même plan l’antropophagie des Indiens du Brésil, qui mangent l’autre afin de s’approprier ses qualités, à l’anthropémie des sociétés occidentales, qui, littéralement, vomissent l’autre. Cette œuvre met ainsi en lumière la fine frontière entre ouverture vers l’autre et construction de soi.

Love Bites

Dans le cadre du #WELL18 au Louvre-Lens, l'artiste a décidé de questionner la marchandisation tacite du corps féminin. Pour ce faire, elle a conçu la performance "Love Bites". Habillée d'une robe faite de 394 bonbons sculptés en forme de vulve, l'artiste a mis en vente ces morceaux d'amour. Le prix ? Un morceau de l'autre. Un bout de soi en échange d'un bout de l'autre. Corps contre corps.

L'aliment suprême

Réalisation : Groupe O´Culte 

Performatrices : Renata Andrade et Cleide Vieira

Concept:

Gaston Bachelard dans son livre "L'eau et les rêves" avait déjà imaginé quelques rêveries qui se formaient dans le lent travail de pétrissage, dans le jeu multiples des formes que prend la pâte à modeler. Cela nous paraissait indispensable, en nous mettant du point de vue de l'imagination matérielle des éléments, d'étudier une rêverie mésomorphe, une création intermédiaire entre l'eau et la terre. Avec comme résultat la possibilité de capter une sorte de coopération de deux éléments imaginaires, une coopération pleine d'incidents, de contrariétés, tout comme l'eau qui érode la terre ou la terre qui donne sa consistance à l'eau. Pour l'imagination matérielle, entièrement destinée à ses préférences, en autant que se mélangent les deux éléments, l'autre souffre toujours de l'action de l'un."  

Entremêler

Réalisation : Groupe O´Culte 

Performatrices: Renata Andrade et Cleide Vieira

Concept:

Jusqu'où va la création de l'homme ? Jusqu'où va l'homme créateur ? 

Dans son besoin de devenir éternel, l'homme crée, construit et termine consommé par sa propre création. Le créateur cède son nom à la créature à laquelle il a donné la vie et devient éternelle. L'œuvre dépasse le créateur.

Performance présentée au congrès national des techniques des arts du feu et à Mairinque.